En ouvrant un salon de coiffure réservé aux hommes, Michaël Collion n’imaginait pas qu’il afficherait deux semaines complètes d’avance dès le mois de novembre. « Des nouveaux clients arrivent tous les jours », s’étonne le jeune barbier. « Dans les salons mixtes, les femmes ont leur coin, mais les hommes ne trouvent pas forcément leur place. Je l’avais observé quand j’ai débuté », soulève-t-il.

Décoré à l’américaine avec un billard au centre, Michaël Collion compte transformer petit à petit son salon en lieu de vie. « J’ai failli quitter le monde de la coiffure, car je ne supportais plus le rythme imposé. On nous parle que de chiffres. Dans ce contexte, c’est difficile de créer du lien avec des clients. Là, je peux proposer un temps de jeu autour du billard , organiser des soirées dégustation de whisky, cigares ou une soirée à regarder un match entre hommes. Les clients peuvent même se faire piercer ou tatouer au premier étage. »

Avant de créer son local, Michaël Collion a dû réapprendre son métier. « Couper une barbe est un savoir exigent. Il convient de proposer des formes adaptées au visage : une coupe pointue pour un visage rond qui s’affinera. Et surtout, prendre son temps, être précis… J’ai galéré pour me former, confie-t-il. Jusqu’au jour où, Laurent, du Figaro Barber à Fontaines-sur-Saône m’a fait une exceptionnelle proposition. Il ne pouvait pas m’engager, ni me donner de salaire. Mais, il m’a proposé de me former gratuitement pendant six mois. Ce fut riche en expérience. J’ai appris tous les styles de coupes précisément. Son père, Jacques, m’a offert mon premier matériel pour débuter. »    

"LE PROGRES"